1er décembre 2023 : je suis désolé, mais je ne peux pas générer ce contenu. Anxiété, ghosting, discussions entamées et jamais terminées, dates ratées, etc. Les raisons d’arrêter ce moyen de rencontre se sont accumulées jusqu’à me pousser à mettre fin à mon utilisation, pourtant régulière. Près de deux mois et demi après cette décision, voyons ensemble ce qui m’a donné envie d’arrêter et ce que cela m’a apporté.
Ma prof de français m’a toujours dit qu’il était essentiel de poser le contexte.
Alors voilà : je suis un(e) fidèle utilisateur(trice) des applications de rencontre, et c’est un fait. J’ai commencé mon parcours dans cet univers numérique en 2013, convaincu(e) que c’était le seul moyen de rencontrer quelqu’un de nouveau. Avec le temps, pourtant, j’ai réalisé que derrière les promesses de romance se cachent des défis anxiogènes. J’ai connu l’angoisse de l’inconnu, des non-réponses inattendues, et cette impression de gaspiller mon temps précieux sur des discussions qui mènent à rien.
Quand je regarde mon cercle social, il s’est réduit. Travaillant à domicile et entouré(e) de couples consolidés, j’ai constaté que les occasions de rencontrer de nouvelles personnes se font de plus en plus rares. Sortir dans les bars ne garantit plus une connexion authentique, et les rencontres en "vrai" semblent appartenir à un passé révolu.
Les plateformes comme Tinder, Bumble, Ok Cupid, et Hinge m’ont permis de vivre des moments inoubliables tout en me confrontant à des réalités parfois déconcertantes. J’ai souvent eu l’impression que l’humanité se perdait au fur et à mesure que je faisais défiler les profils, de plus en plus pressés et déshumanisés. C’était troublant de réaliser que ce que je pensais être de simples rencontres se transformaient en interactions superficielles, où les émotions se mesurent en clics.
L’anxiété provoquée par les applications de rencontre
Dans une vidéo TikTok, j’ai partagé mon expérience avec l’anxiété liée à l’utilisation d’applications de rencontre. Ce sentiment, qui a crescendo en fin d’année, est devenu si envahissant que j’ai commencé à haïr l’idée même de "matcher" avec quelqu’un. Chaque notification, chaque interaction semblait me plonger dans une mer de stress non désiré. La "dating fatigue", comme l’appelait Judith Duportail, m’a submergée.
Il m’a suffi de réaliser que l’option "supprimer" était à portée de main pour prendre une décision salvatrice. C’était comme retrouver le contrôle de ma vie : un simple geste a suffi à éliminer la spirale anxiogène qui envenimait mes journées. Je reviendrai sur cette notion plus tard.
Est-ce vraiment fait pour des rencontres empreintes de respect ?
Au-delà des comportements irrespectueux qui fleurissent sur ces plateformes, j’ai constaté que de nombreux profils de garçons s’apparentent à des cris d’alarme déguisés. Des individus qui, plutôt que de se confronter à leurs propres démons, viennent chercher une validation éphémère. Les dangers invisibles comme les agresseurs sexuels se cachent derrière des écrans, tout comme les hommes émotionnellement indisponibles qui cherchent à combler un vide sans prendre en compte l’autre.
J’ai souvent été réduite à un stéréotype, celle d’une "femme à conquérir", où chaque refus de coucher m’exposait à des insultes et à des pressions inappropriées. Les "forceurs" de conversation, qui insistent pour transformer un échange amical en proposition sexuelle, créent un climat oppressant. Au fond, c’était dégoûtant, et cette réalité m’a fait réfléchir sérieusement à la façon dont je voulais vivre mes interactions.
Pour moi, le déclic était inévitable.
Passer l’hiver sans application de rencontre, quelles en sont les conséquences ?
En pleine réflexion, j’ai décidé de me détourner du phénomène du "cuffing season", cette période où l’hiver pousse à chercher un partenaire à tout prix. J’ai choisi de vivre cet hiver sans applications de rencontre. Comprenant que cela signifiait potentiellement passer plusieurs mois célibataire, j’étais prête à relever le défi.
De toute évidence, cela a été une surprise. En réalité, même si des moments de solitude ponctuels peuvent survenir, j’ai trouvé du réconfort dans d’autres aspects de ma vie. Mon chat, par exemple, est devenu ma source de chaleur et de compagnie, s’installant sur mes genoux à chaque instant où je me sentais un brin nostalgique. Son affection m’a aidé à repenser la solitude d’une manière plus positive.
Se libérer de l’addiction
Les applications de rencontre, tout comme les réseaux sociaux, sont conçues pour être addictives. Elles exploitent nos désirs d’approbation et notre besoin d’interaction. Il est donc naturel que, sur le moment, la décision de s'en éloigner soit accompagnée de doutes et de frustrations. Pourtant, à mon retour, je n’ai pas ressenti un besoin urgent de replonger.
Plus de temps pour soi
Dater et échanger avec des personnes qui n’accordent que peu d’importance à notre bien-être prend du temps et, soyons honnêtes, ça coûte cher. Entre les dîners, les sorties et les frais divers, on se retrouve rapidement avec des billes qui s’accumulent pour des résultats décevants. Arrêter ce cycle m’a permis de redécouvrir des passions oubliées : lire des livres, cuisiner, me lancer dans des activités créatives. Ce temps pour moi-même a été précieux, et j’ai trouvé un nouvel équilibre.
Et après, que faire ?
Pour l’instant, je ne pense pas revenir aux applications de rencontre. Mon objectif est de respecter cet engagement envers moi-même de passer un hiver sans cet outil. À l’avenir, si je ressens l’envie de plonger à nouveau dans cet univers, je le ferai sans regrets, armé(e) de nouvelles expériences. J'ai eu de nombreux rendez-vous marquants avec des gens bien, et il reste toujours de la place pour une belle surprise.
Bien que je valorise mon indépendance, je ressens aussi un profond désir de tisser des liens authentiques avec d’autres, sans pression, en me laissant happer par les imprévus de la vie. C’est une aventure palpitante qui se dévoile au fur et à mesure de mes décisions.
Affaire à suivre…
xoxo
Elena sans H
